Marchez avec Alzheimer

Publié le par MA

Au cours de l'évolution de la maladie se pose immanquablement la question du niveau de liberté de déplacement dont le malade peut bénéficier.

L'existence de repères familiers, même à des stades plus évolués, est un élément déterminant de la réponse (aller chercher du pain à la boulangerie habituelle, participer à la vie ménagère...). Cette notion justifie l'intérêt de protéger ces repères de référence, un argument en faveur du maintien à domicile. Il faut bien sur pointer ce qui pour le patient (et pas pour la famille) est un repère « pertinent », symbolique. Car, tout dans l’environnement n’est pas investi par le patient de la même valeur de repère. On peut aisément « sacrifier » des objets auxquels il ne porte pas une attention particulière, même si dans le passé ces objets avaient pour lui une importance (qu’ils ont perdue).

 

Les cent pas :

121326061617-cerveau-gauche-cerveau-droit-icone[1]Faire les cent pas est fréquent chez ces malades : jusqu’où peut aller la tolérance de l’aidant ? A quel point les locaux sont-ils adaptés à ce comportement ? Cette déambulation sans but est une forme d’exercice, au fond bienfaisante. Les déambulations sont une autre forme des gestes répétitifs sans but, les contrôler ne doit pas se faire au prix d’un conflit, il faudra souvent « laisser faire » et simplement les canaliser pour qu’elles n’exposent pas le malade à des dangers.

 

Limiter le risque de fugue :

« Vous savez, docteur, dans le village tout le monde le connaît, me disait Marie, et là où il va il ne passe jamais de voiture ».

3-manta-ray-2336[1]Cette situation idéale devient une rareté. Le risque de " fugue " est présent à tous les instants, source d'angoisse permanente pour l'aidant dont la surveillance se doit d’être à la fois constante et discrète. Bien sûr, les conséquences de ces errances ne sont pas de la même gravité en milieu rural qu'en milieu urbain mais ces situations peuvent contribuer à ce que l'entourage finisse par se résoudre à confier son parent à une institution. Surtout, s’il s’agit d’un malade dont le conjoint ou les enfants travaillent, et ne peuvent donc assurer une surveillance continue.

 

Cette liberté nécessaire amène les professionnels à être réticents pour toutes les contentions physiques et pour les « camisoles médicamenteuses ». Bien sûr, elles sont parfois inévitables mais cela doit rester rare et devrait être une prescription médicale réévaluée à chaque heure pour éviter une immobilisation prolongée, facteur de risque d’agitation, et même de risque vital (escarres, phlébite, etc).

 

17-sea-fan-2365[1]-copie-1Enfin, la réalisation d'Espaces dédiés aux Alzeimer et à leurs aidants dans les jardins publics doit favoriser l'apaisement en permettant de canaliser l'énergie par la marche et des "attracteurs attentionnels", musicaux, visuels, olfactifs.

 

Partout, et avec nous, militez auprès des maires pour faire émerger les Jardins Alzheimer.

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